Depuis 2018 et l’entrée en vigueur de la loi « Liberté de choisir son avenir professionnel », le secteur de l’apprentissage appliqué aux formations supérieures a connu un formidable essor, « boosté » par la libéralisation de l’offre et de fortes incitations financières portées les pouvoirs publics (notamment à partir de 2020 avec le plan « 1 jeune, 1 solution »).
Mais cette croissance rapide recèle des fragilités.
Le subventionnement du marché a favorisé la multiplication des organismes de formation, l’explosion des demandes des entreprises désireuses d’embaucher des apprentis et un afflux d’élèves en recherche d’un contrat d’apprentissage. Cette expansion rapide du marché a rendu plus difficile le maintien d’une qualité homogène. Des critiques acerbes se sont notamment fait jour à l’encontre de certaines dérives.
Depuis 2022, c’est toute la mécanique qui se grippe. Alors que les dispositifs de soutiens publics sont progressivement retirés et que parallèlement les contraintes financières croissantes pèsent sur l’État comme sur les entreprises, l’avenir du secteur n’est plus assuré. Beaucoup d’acteurs de la formation professionnelle souffrent actuellement et s’inquiètent quant à leur pérennité … et les élèves en cursus de formation et leurs familles avec eux !
Et la situation pourrait encore se dégrader : à l’heure où le budget de l’État reste une inconnue, chacun sait que la recherche d’économies touchera à nouveau le secteur de l’apprentissage, déjà fortement fragilisé.
Pour les opérateurs – écoles supérieures privées, associations, établissements publics et parapublics – le message est clair : il faut agir, et agir vite car les cycles de transformation sont lents, calés sur les cycles des formations qui s’étalent en général sur plusieurs années.
Les opérateurs doivent aller à l’essentiel : remettre l’ingénierie pédagogique, la sélection rigoureuse des élèves, et l’expertise des formateurs au cœur de leur modèle. Il faut transformer, structurer et professionnaliser.
De même, pour les entreprises, la formation n’est plus une option : c’est un levier stratégique indispensable. Dans un monde en transformation rapide (technologie, métiers, réglementations), former les talents tout au long de la vie professionnelle est essentiel.
Dans ce contexte incertain mais irréversible, l’accompagnement par des Managers de Transition experts dans leur domaine apparaît comme l’un des leviers pour assurer la pérennité de nos entreprises, qu’elles soient « productrices » ou « consommatrices » de formations.
Par Guillaume LOHR, Directeur Associé MAESTRIUM