Remplacement temporaire d'un responsable de fonction

Tirer parti dU remplacement temporaire d’un responsable de fonction

CONTEXTE

Cette société gère les droits de plusieurs milliers d’artistes et indépendants. La fonction finance est stratégique d’autant que Dominique, le DAF, est là depuis la création de la société il y a 13 ans. Aussi lorsqu’il est obligé de s’arrêter brutalement suite à un accident de voiture, Anne Marie, la présidente, est d’abord effondrée. Comment fonctionner en son absence alors que Dominique gère les fournisseurs, les banques, les auteurs, et une bonne partie du juridique ? La mise en danger que cause son absence agit en même temps comme un révélateur : l’entreprise ne peut se permettre de dépendre à ce point sur un seul collaborateur. Bien conseillée, Anne-Marie se met en chasse d’un manager de transition, qui ne soit pas un remplaçant intérimaire, mais bien un agent de transformation, capable d’utiliser cette vacance pour établir un diagnostic complet sur le fonctionnement administratif de l’entreprise. Il lui faut un expert dans son métier, voire quelqu’un de surdimensionné, qui puisse prendre la hauteur nécessaire et inventer un nouveau mode de fonctionnement. Mais en même temps, il s’agit de préserver Dominique, qui ne doit pas avoir le sentiment d’être écarté. Aussi le dilemme d’Anne-Marie n’est-il pas seulement de trouver l’homme de l’art, mais aussi de trouver le bon profil psychologique pour faire de cette épreuve une opportunité.

MISSION

Son choix se porte sur Jean-Baptiste, un surdoué de la finance : A 50 ans, ce manager a touché à tous les secteurs d’activité : de l’industrie aux services, en passant par un éditeur de logiciel et un centre de loisirs. Il a participé à des opérations de redressement, une fusion, un plan social. Il a mis en place un ERP comptable, négocié plusieurs cash pools bancaire, restructuré des plans de financement, créé un centre de services partagés. Sa personnalité est plaisante. Avec lui, on est immédiatement à l’aise, et sa façon de parler compense largement la fermeté de ses propos. L’évaluation psychologique fournie par l’agence avec l’accord de Jean-Baptise, confirme ses qualités : une personnalité conceptuelle à tendance pragmatique, une forte capacité à entraîner ses équipes, une très forte autonomie, et un sens aigu de la négociation.

Pendant les trois mois d’absence de Dominique, Anne-Marie et Jean-Baptiste ont fait du bon travail. La parole des collaborateurs s’est libérée, révélant un certain nombre de blocages, et leur demande pour une plus grande autonomie. L’idée de développer un outil de travail collaboratif a rapidement germé, et les premières négociations lancées avec différents éditeurs. Anne-Marie a su ménager la susceptibilité de Dominique, en le tenant très régulièrement informé des avancées du diagnostic, et en le rassurant sur le caractère temporaire de la mission. A son retour, la passation a été bonne entre les deux hommes, et les équipes, un peu défiantes sur la capacité de changement durable de leur manager, ont constaté avec une agréable surprise que les recommandations faites par Jean-Baptiste ont été suivies, avec en particulier la mise en place de share point pour faciliter la communication interne. Dominique a réalisé qu’il devait apprendre à déléguer d’avantage, et compris tout l’intérêt de faire intervenir un expert pour mener des projets spéciaux. Ainsi, lorsqu’il s’est agi de refondre le SIRH de l’entreprise, il a à son tour fait appel à un manager de transition pour mener le projet.

Dominique a compris tout l’intérêt de faire intervenir un expert pour mener des projets spéciaux.

Prochaine étude de cas

Structurer la fonction finance suite à une opération de “carve out”