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Où en sommes-nous de la crise ?

Restructuring par François Manassero-Malabard

Le contexte économique se dégrade en France depuis plusieurs mois.

Le dernier baromètre national des entreprises publié fin juillet 2023 par XERFI / CNGTC annonce, au niveau national, une hausse de +39 % du nombre des entreprises en difficultés au 1er semestre 2023 par rapport à la même période 2022.

Ce chiffre parait inquiétant, mais en réalité il s’agit en grande partie d’un rattrapage dû à l’absence de procédure durant la crise du Covid compte tenu des différents dispositifs d’aides accordées par l’état et des PGE dont ont pu bénéficier les entreprises.

Où en sommes-nous concrètement des 143 milliards prêtés par l’État dans le cadre de sa politique de sauvegarde des entreprises lancées à la suite de la crise du Covid ? Nous n’avons pas encore le chiffre des PGE que les entreprises ne pourront pas rembourser, quand ces derniers ont servi à financer des pertes, ou faute de remise en question du dirigeant et de transformation nécessaire de l’entreprise, quand il n’ont pas permis un retour à une rentabilité suffisante des entreprises concernées.

L’URSSAF recommence ses injonctions pour mettre en paiement les cotisations décalées, il peut être l’initiateur d’une procédure, et dans ce cas nous parlons d’une procédure collective sans préparation.

Selon l’Insee, en octobre 2023, le climat des affaires en France baisse et cela touche tous les secteurs d’activités.

Les délais de paiement sont de plus en plus longs et ces retards de règlements mettent en danger certaines entreprises.

Nous disposons en France d’une « boite à outils » qui permet à l’entreprise en difficulté, ou qui anticipe de le devenir, de chercher et trouver une solution.

Avant le « Quoi qu’il en coûte », nous parlions surtout des procédures collectives mais aujourd’hui la prévention est le maître mot.

En 2022, il existait 162 Administrateurs Judiciaires pour 134 Tribunaux de Commerce :

  • Le Tribunal de Commerce traite des litiges en matière commerciale. Il peut être saisi pour tous les litiges commerciaux (fournisseurs, clients, établissement bancaires impôts, organismes sociaux, actionnaires, …).
  • L’Administrateur judicaire appartient à une profession réglementée, il accompagne, assiste une entreprise qui a des difficultés, et suivant la procédure engagée, il pourra prendre la responsabilité de l’entreprise pour la poursuite de l’activité.

Le dirigeant doit être à l’écoute de son entreprise et faire preuve d’objectivité

Certains signaux doivent alerter le dirigeant, parfois seul et désemparé, refusant de voir la réalité en face afin qu’il prenne la décision d’une mise sous la protection du Tribunal de Commerce :

  • Rentabilité qui décroit, suite notamment aux fortes augmentations (matières premières, énergie,…), non répercutées sur les prix de vente ;
  • Retards inhabituels d’encaissements clients ;
  • Difficultés à honorer ses échéances de paiements : fournisseurs, dettes fiscales et sociales, remboursements d’emprunts, … ;
  • Difficultés voire impossibilité d’obtenir des financements ;

Il convient d’agir au plus tôt, d’anticiper rapidement, de négocier, et si cela n’aboutit pas à un accord il faut penser à une procédure amiable, confidentielle, car les chances sont de plus de 70% de réussite pour

une restructuration d’entreprise. Pourtant, les dirigeants choisissent rarement cette option. Et c’est un vrai problème à l’heure de la fin de la politique étatique du “quoi qu’il en coûte”…

Il est important d’anticiper afin de ne pas se retrouver en cessation de paiements et de ne plus avoir les choix de la procédure.

Comment éviter cela ?

  • En prévoyant, en discutant, en faisant intervenir des personnes expertes ;
  • En anticipant, le chef d’entreprise peut faire appel à une procédure amiable préventive, qui a démontré clairement son efficacité ;
  • En prenant conseil, en faisant intervenir au sein de l’entreprise des personnes expertes ayant une forte expérience en diverses situations du restructuring.

Pourquoi ?

  • Une procédure amiable reste confidentielle, la mention n’apparait pas sur le KBis, un médiateur prendra en charge le dossier avec le chef d’entreprise qui reste aux commandes et qui négociera un étalement de dette ce qui permettra d’avoir une nouvelle aisance car plus de cash disponible.
  • Si la procédure amiable (mandat ad hoc, médiation) n’aboutit pas à un accord, le chef d’entreprise pourra décider de mettre l’entreprise en procédure collective (sauvegarde, redressement judicaire), procédure plus contraignante et publique mais qui peut aboutir à un plan de continuation et un étalement des dettes de 2 ans à 10 ans.

Gestion de crise – Restructuring – Retournement

Pour beaucoup ces trois mots veulent sensiblement dire la même chose, en fait ils sont complémentaires, nous devons d’abord gérer la crise en restructurant et pour que cette restructuration marche il faut transformer et retourner l’entreprise, tout cela dans un temps très court.

Anticiper, décider, retourner, transformer, faire face : la bonne stratégie pour le futur de l’Entreprise.

A propos de MAESTRIUM :

MAESTRIUM est une agence de Management de Transition qui répond aux enjeux des Comités de Direction dans 3 domaines : la Transition, la Transformation et le Conseil.

Elle dispose d’un vivier de 1.800 Managers de Transition scupuleursement référencés et qualifiés, dont 210 spécialistes – toutes fonctions confondus – sur les enjeux de crise et de retournement animés au sein d’une Communauté Restructuring MAESTRIUM.

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